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Piercarlo Presutti
Piercarlo Presutti est journaliste depuis plus de 17 ans et dirige la rédaction sportive de l’ANSA. Tout au long de sa carrière, il a couvert en tant qu’envoyé spécial et chef de délégation sept Coupes du monde de football et autant d’éditions des Jeux olympiques. Il a également suivi de nombreux événements majeurs dans des disciplines telles que l’athlétisme, la natation, le volleyball, l’escrime et le pentathlon moderne. Passionné par le sport automobile, il a également été journaliste pour Lancia, marquant sa contribution au monde des rallyes et des compétitions automobiles.
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Retrouvez ses réponses ci-dessous !
Pouvez-vous me parler de l’impact de Lancia sur la culture automobile italienne ?​
En Italie, couvrir sportivement un événement signifie avant tout répondre à l’immense attention portée au football. Cependant, les sports mécaniques font partie intégrante de l’ADN passionnel de notre pays. Et dans le monde du rallye, s’il y a une marque qui a alimenté cette passion plus qu’aucune autre, c’est bien Lancia. Ce constructeur a une histoire audacieuse et captivante dans les compétitions routières, incarnant pleinement le potentiel du "Made in Italy". Le parcours de Lancia est marqué par des hommes courageux et ingénieux, ainsi que par des voitures devenues légendaires grâce à leurs exploits en compétition.
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Selon vous quelles innovations ont été les plus importantes ?
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On ne peut pas parler de Lancia sans mentionner Cesare Fiorio, qui a dirigé l’équipe lors de nombreuses occasions. Parmi ses faits d’armes, il y a le triomphe au rallye de Monte-Carlo en 1972 avec la Fulvia HF, une petite traction avant de 1,6 litre, qui a défait la concurrence française et allemande au mythique Col de Turini dans des conditions météorologiques extrêmement difficiles. La Fulvia HF, légère (825 kg) et dotée d’un moteur 4 cylindres 1.6 de 165 chevaux, a su tirer parti de son rapport poids/puissance favorable. Après la Fulvia est venue la Stratos Gr.4, l’une des voitures les plus belles et innovantes de tous les temps, conçue par Marcello Gandini pour Bertone. Dotée d’un moteur central Ferrari Dino V6 de 2,4 litres, elle a remporté trois fois le rallye de Monte-Carlo et le championnat du monde des constructeurs de 1974 à 1976, avec des pilotes tels que Sandro Munari.
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Lancia entretenait-elle de bonnes relations avec ses concurrents sportifs ?
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D’après mes souvenirs, il y avait une rivalité loyale mais forte.
Les approches entre la France et l’Italie sont-elles différentes ? Pensez-vous que le rallye a une importance différente entre les deux pays ?
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Je ne connais pas très bien la réalité française, mais il me semble qu’il y a chez vous un intérêt plus marqué.
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En tant que journaliste ayant travaillé avec Lancia, quel moment ou projet t’a le plus marqué ?​
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Je suis âgé, et pour moi Lancia sera toujours associée aux victoires de Munari/Mannucci, même si d’autres grands champions sont venus ensuite, comme Biasion.
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Si vous devriez résumer le patrimoine de Lancia en une phrase, laquelle serait-ce ?
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C’est le moment de recommencer à écrire l’histoire.
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Comment voyez-vous l’avenir du rallye en Italie face aux défis actuels liés à l’électrification et à la durabilité (comme cela se fait en Formule E) ?
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Biasion, qui est resté dans l’univers Lancia, a supervisé le développement de la nouvelle Lancia Ypsilon HF Rally4. Cette voiture marque le retour de la marque sur les routes avec le premier trophée Lancia, comprenant six courses à partir d’avril 2025 dans le cadre du championnat italien des rallyes. Le vainqueur du trophée pourra participer au championnat européen des rallyes en 2026 avec la Ypsilon HF Rally4 de l’équipe Lancia Corse HF. Par ailleurs, en 2025, le système hybride sera supprimé dans les championnats mondiaux, au profit de voitures moins coûteuses, plus légères et toujours écologiques grâce à des carburants durables. Cela pourrait redonner un élan à Lancia dans les compétitions internationales.
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Entretien réalisé le 24 Janvier 2025